Dans le passé, Mazarrón a été dominée par l'exploitation minière de la richesse de ses chaînes de montagnes. Elles sont riches en plomb, de zinc, d'argent, de fer, d'alun et de l'ocre rouge. La montagne dominant la ville actuelle était un des centres miniers. Le panorama ci-dessus est toujours marqué par ce passé.

 

Histoire de la Mine

Jouxtant les secteurs miniers de La Union et de Carthagène, la région de Mazarrón fut un pôle important de l'extraction du cuivre, fer, argent et plomb. Ses ressources minières étaient déjà exploitées dans l'Antiquité, avec une activité particulièrement importante durant l'âge du bronze. Dans les zones côtières voisines, de nombreux vestiges ont été trouvés, prouvant l'extraction du cuivre et, plus tard le plomb, entre autres des objets puniques typiquement phéniciens datant du 3ème Siècle avant JC. Puis vinrent les Romains dont la présence est confirmée par de multiples écrits, poteries et restes archéologiques. On les trouve dans le voisinage de Coto Fortuna (Leiva) qui devait être, à la période romaine, le secteur le plus riche en minerai. Les fouilles archéologiques ont mis en évidence des canaux de drainage avec leurs goulottes en bois, aires de lavage, des outils et des pièces de monnaie portant des inscriptions. La population Romaine était concentrée autour du Cabezo del Castillo, y avait construit entrepôts, magasins et maisons, donc, proche de l'endroit où s'extrayait le minerai. Ce développement semble remonter au milieu du Second Siècle avant JC. Dans le secteur de La Loma de Herredia on a découvert des résidus provenant de la fusion de plomb. Ces scories se trouvaient dans des cavités coniques taillées dans une roche réfractaire. Ces fours sont dans une position haute dans le coteau et présentent leurs ouvertures circulaires aux vents dominants
D'autres fours identiques ont été trouvés sur les flancs de La Loma del Alamillo (Puerto de Mazarrón) à Los Tinteros (Isla Plana), à Cabezo del Moro, la Rambla de Bolnuevo et La CinuelaLes plus riches scories ont été trouvées à El Florida (Puerto de Mazarrón) Des lingots de plomb portant des inscriptions romaines ont été mis en évidence, ainsi que des fragments d'amphores.
Les mines romaines avaient parfois de grandes galeries et des puits profonds, pouvant atteindre une profondeur de 300m.  Lorsque ces mines ont été exploitées à nouveau au 19ème Siècle de nombreux vestiges romains et des outils ont été découverts. Les puits romains avaient un diamètre limité à 1 ou 2 mètres et une profondeur d'environ 80m. L'eau était remontée à l'aide de vis d'Archimède; de nombreux exemples de tels dispositifs ont été trouvés dans les zones d'activités romaines d'Andalousie. A l'époque romaine, on pense qu'une population d'environ 40,000 (la plupart des esclaves) travaillait dans les mines de Mazarron et de Carthagène.

L'exploitation minière se poursuivit sous l'occupation musulmane et laisse ses propres vestiges tels que lampes et explosifs, poterie, fragments en verre gris-bleu, des lampes utilisant du manganèse et comportant un réflecteur métallique. Les premiers documents concernant l'exploitation minière dans le district de Mazarrón datent de 1587 lorsque Juan Bautista Genoves obtient la permission du gouvernement d'exploiter des décharges argentifères (Pedreras ). Ce sont probablement d'anciennes décharges romaines de Pb-Ag. Un siècle plus tard, en 1688, le roi d'Espagne donne à Francisco de Leiva l'autorisation d'exploiter une mine d'argent à Mazarrón.
Au XIXème siècle l'activité trouve un nouvel essor; en 1840 il y avait plus de 200 puits et galeries à Mazarrón, et en 1843, 40 670 quintaux de minerai de plomb (un quintal est d'environ 46 kg) et 96,849 "barres" d'argent (une "barre" équivaut à environ 230g) ont été expédiées à partir du port d'Aguilas.  Concernant le plomb et l'Argent l'exploitation minière augmenta jusqu'en 1860Pendant cette période, les extractions de plomb / zinc étaient parmi les plus productifs d'Espagne.
D'autres gisements minéraux de Mazarrón ont également ont eu leur importance économiqueL'extraction d'alun de Cerro San Cristobal débuta en1462, lorsque le roi d'Espagne accorda une licence pour exploiter ces mines aux Marquis de Villena et Los Velez. L'exploitation minière d'alun fut intensive au cours du XVIe siècle. Cette activité minière entraina une augmentation de la population. Le roi Philippe II accorda à Mazarrón le statut de Ville, la nommant "Villa de Las Casas do los Alumbres de Mazarrón" (ville des maisons de l'alun). La place de l'Alun dans l'économie ancienne fut primordiale, l'Alun était indispensable dans l'industrie textile, notamment en teinturerie, où son imprégnation sur les étoffes, l'alunage ou mordançage était nécessaire pour fixer la couleur. Les tanneurs l'appréciaient pour ses propriétés imputrescibles. Les apothicaires, les dessaleurs de poisson, les verriers les papetiers l'employaient aussi.


A partir de 1843 une importante société d'exploitation s'installe dans la région.  Elle s'appelle "L'Anglo Hispaña Company".
En 1853, de riches veines de fer et d'argent sont découvertes à Lomo de Bas, près d'AguilasBientôt on découvrit d'autres importants gisements de fer pouvant contenir des poches de plomb d'halogénures d'argent et d'oxydes d'antimoine. Les Mines de Mazarrón atteignent leur apogée à la fin des années 1880, développement suscité par une augmentation de la demande pour les métaux d'armement. Il est probable dans cette moitié du 19 ème siècle, que la zone a été divisée en concessions, une parcelle de terrain d'environ 300 par 200 varas (Une vara est parfois appelé le Cour espagnole = 33 pouces impériaux). Les concessions sont souvent nommées d'après un saint, et le nom est aussi généralement appliqué au puits principal de la concession.

La Société Française, Compania d’Aguilas , créée en 1881 par la banque Rothschild de Paris, contrôle le bassin d'activité: elle améliore la productivité grâce à la modernisation de la ventilation et du drainage...Dans les années 1890 apparait, ainsi l'électrification pour le pompage, etc...La société installe une ligne de train à vapeur entre Mazarron et le port... (On peut voir une photo de ce train dans les photos anciennes mises plus loin)
En 1885, on implante localement des fonderies, et en 1886 six hauts fourneaux sont opérationels On peut encore voir aujourd'hui des vestiges, principalement sur le côté ouest de la Faro Cabezo, à Puerto de Mazarrón.
À la fin du 19ème siècle plusieurs sociétés britanniques tentent de s'implanter mais, ces entreprises périclitèrent rapidement.
Une des principales difficultés reposait sur la présence d'acide carbonique. Non seulement il était corrosif, mais générait des conditions de travail très difficiles et parfois mortelles. En Février 1893 , dans la mine Impensada 27 mineurs ont été asphyxiés par l'accumulation de gaz toxiques.
A la fin des années 1920 la mine la plus importante était celle de San Jose, qui fournissait 60% de la production de Plomb de Mazarrón.

Au début du XXe siècle, l'exploitation du fer avait cessé.  Les mines d'alun ont été définitivement fermées en 1953, et les activités du plomb du zinc de Mazarrón cessèrent en 1969.

Mazarron a tenu à se souvenir de ses anciens mineurs qui ont par leur travail leur souffrance, permis le développement de la région. Une place leur est dédiée. Au centre de cette place, le pic sur l'épaule, le casque sur la tête, la lampe à la main une statue de mineur rappelle aux jeunes générations ce qu'était la vie de leurs parents. Une plaque de bronze porte en espagnol, l'inscription suivante:

"Fontaine des Mineurs
En mémoire reconnaissance et gratitude à tous les hommes qui travaillèrent dans les mines de notre municipalité, cette fontaine fut inaugurée par le Maire de Mazarron

Francisco Blaya Blaya

Mazarron Septembre 2006"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aujourd'hui tout est à l'abandon, mais les stigmates de ce passé minier ne sont pas effacé: Multiples sont les vestiges abandonnés gardant la mémoire de ces mines; que ce soient des terrils, des bâtisses en ruine, trace de puits de mines. Les photos qui suivent ne sont qu'un mince témoignage de ce que l'on peut encore voir. Certaines de ces photos proviennent de notre visite en mars 2011: d'autres, prélevées dans internet sont venues enrichir cette collection. On garde le souvenir d'une terre au rouge puissant, rouge couleur du sang rouge d'une terre au couleur de son drapeau; le drapeau espagnol.

 

 

Et puis ces photos d'un autre âge, illustrent mieux que de longs écrits ce que pouvait être le paysage et la vie en fin du XIXème Siècle

 

Ces deux photos sont prise au même endroit; la première montre l'entrée d'un puits de mine avec une amorce de terril, quelques hangar, au loin un haut fourneau. la seconde est probablment celle des mineurs travaillant dans ce puits; il n'y a pas que des hommes; on y trouve une femme mais surtout beaucoup d'enfants! Voila donc la vie qu'a dû mener mon Grand-Père et ses parents.

 

bibliographie

http://betoalicante.blogspot.es/1219960020/

http://www.aulados.net/GEMM/Geoguias/Geo_Mazarron.pdf

http://www.aditnow.co.uk/documents/Minas-de-Mazarr%C3%B3n-Copper-Mine/Mines-of-Mazarron.pdf

http://mti-minas-murcia.blogspot.fr/2007/05/complejo-del-cabezo-rajado.html belle galerie de photos